


Jour 2
Couché vers 1h du matin, on est réveillé 2h plus tard. Le départ est prévu à 4h, il faut manger un peu, tout ranger, regonfler les pneus de Toma, plier la tente trempée et tracer les itis du jour. Heureusement, le départ est décalé d’une demi-heure. Beaucoup de VTT au programme, et la possibilité de prendre la route plus souvent que prévu, vu les conditions météos. A cet instant, je suis plutôt dans l’optique de franchir les deux sections VTT et la CO aérienne et puis d’aviser une fois au départ du canoé, qui sera certainement sur la sellette si la pluie continue. Le passage au gymnase permet de se réchauffer un peu. J’ai pas eu froid cette nuit (pourtant on avait emporté que du light pour le bivouac) mais une fois en tenue de course, il fait pas chaud sous les bras. On décolle sur la même piste que le RBMA 2009 (mais cette année là c’était en ski de fond), sauf que pour le soleil, c’est raté. On se suit tous plus ou moins, mais je fais gaffe de rester dans la carte, parce qu’au jeu du petit train, on fait parfois de mauvaises surprises. On reste un bon moment avec les Lafumas de Guigui et Raph, qui sont un peu en mode « touristes » et ça nous va bien. On atteint sans trop d’encombres la première CO satellite qu’on pensait bâcher. Finalement, on prend 4 balises (dont 3 au derrière de Lafuma mixte 2), avant que mes 2 coéquipiers ne prennent une longue pause dans la salle chauffée. Et vas-y que je me change de pantalon, que je me rhabille,…On y va, oui ? Ca y est, le jour m’a remotivé. On attaque la seconde section VTT annoncée descendante. Les éclairs qui nous pètent pas loin de la tête depuis le départ sont plus proches et dans ces portions de plateaux à genêts bien découverts, on fait pas trop les malins. La pluie est toujours là. je me rappelle même pas quand elle a repris. Finalement, on rejoint une route pour un passage autorisé. De loin, je vois un attroupement que je comprends immédiatement. C’est pas un ravito, ça se saurait. La course est arrétée. Dommage, je commençais à bien me sentir. Retour aux Vans en camionette, douche inutile vu que 10 min après en allant chercher nos affaires à droite à gauche on s’est repris une saucée sur la tronche. Bon petit repas et retour maison. Je suis un peu passé par tous les états au long du week-end. De « j’en ai plein le cul de ces raids à la con » quand on cherchait l’iti dans le brouillard après le Gerbier, persuadés qu’on allait manquer la balise sauvage, à « P……..je rentre, je me couche et demain je file aux Vans tout par la route » vers 23h30 samedi soir à « Bon, qu’est ce qu’ils foutent, on va le faire ce kayak, je vous attends moi ». Une belle expérience !
La date est cochée depuis 10 mois, mais la préparation n’a pas été rose. Déchirure au mollet le 14 juillet suivi d’un mois sans courir et d’un nouveau mois avec des douleurs à l’autre mollet, puis au premier. Je finis par trouver un peu de répit en mettant des talonnettes au fond des baskets et en ne quittant plus les compressport. Autant dire que j’essaie de pas y penser, mais il m’est arrivé fréquemment de rentrer précipitamment au bout de 40min de footing, avec le mollet en vrac. Je ne sais pas trop ce que ça pourrait donner au beau milieu d’un raid. J’essaie de relativiser. Toma a fait pareil à la cuisse en août et Freddy ne court jamais.
Vendredi: Comme d’hab, le départ se fait à la va vite après le boulot. Je n’ai pas bouclé mes affaires, on va arriver tard sur place et on aura tous les sacs bivouac, roller, canoë à préparer et déposer + le vélo. Je prends le risque de prendre mon vélo tout neuf, avec lequel j’ai roulé qu’une seule fois, en priant pour qu’il n’ait pas de soucis de jeunesse. Comme prévu, on arrive de nuit. Raté pour le repérage d’avant course. On fait la queue aux différents postes de vérif et dépôt puis on se prépare pour le prologue. Je pensais à une C.O. relais, c’est finalement une CO de 21 postes que l’on doit se partager, dans le village de vacances. Rapide débat. On part sur l’idée de 9, 7 et 5 postes pour moi, Toma et Freddy. On avisera selon la carte. Dès la carte retournée, je vois une zone qui se dessine bien à gauche avec un peu de campagne, pas que du bungalow. Parfait y’a 9 postes, je prends. Toma et Freddy se partagent le reste, je pars parmi les premiers. Une erreur pour commencer (j’en prends une à Freddy, pas grave), puis tout s’enchaine bien. Je suis le dernier de l’équipe à arriver. Mais on est 20°. Pas mal.
Courte nuit de sommeil après repas, briefing avec les autres frites qui ont loupé une balise. On n’a pas calculé, mais j’aurais pu prendre Christophe sur le porte bagages. Pour une première pour lui, il a été servi.
Samedi matin, 4h , Seb et Totof sont levés comme des poules. C’est plus dur pour les autres, et on est quasiment les derniers à quitter Grospierres. Il faut aller jusqu’aux Vans prendre un bus à 6h direction Le Cheylard.
Arrivés sur place (après 2H de route), on nous distribue les cartes, on sort le stabylo et au boulot. On trace les options, certaines semblent « sur l’iti », d’autres sont visiblement des détours coûteux. On avisera en route. Le départ se fait en ordre inversé. Les frites partent donc avec un bon quart d’heure d’avance sur nous. C’était peut-être pas une si bonne idée de bien courir hier. Première CO en ville. Comme d’hab, on n’est pas très judicieux sur les premiers postes (de bêtes allers-retours), puis on attaque le trail. Les gros teams partis après nous sont déjà revenus sur nous et on rattrape pas grand monde. Ca monte, longtemps. Freddy court tout seul devant, mais veut pas tracter. Tête de mule ! L’orientation est facile, jusqu’à la première option. Un sentier à attraper après une coupe dans une zone blanche (IGN), mais touffue. On chope le sentier, puis on en sort trop tôt (en suivant bêtement des gars qui remontent). Résultat : 15 min de sanglier à chercher pour rien. On se dit alors qu’on va bâcher l’option, puis en rejoignant l’iti principal, on croise les petites louves qui viennent de la choper plus haut. On remonte, on la prend : Ouf ! Sauf qu’arrivés au village pour choper les rollers, il reste à peine 5 sacs d’équipe. On n’est pas dans le peloton de tête. On se dit qu’on a l’option et pas eux. Le roller se passe bien. Freddy se traine un peu sur le plat avec sa technique de bucheron, mais nous lâche tous les deux dès le début de la grimpette. On gère cette montée. Objectif : ne pas choper des crampes à vouloir faire le Martin Fourcade de l’été. Arrivée au lac de St Martial, première section VTT et premier choix : grosse option ou pas ? Je vote non, les deux autres votent oui. J’ai perdu. On se base sur les Dentelles où j’avais voté pareil et finalement tout était largement prenable dans les délais. On attaque dont l’option d’1H30 de bonus. Ca grimpe droit dans la pente. On fait que pousser et porter avant de débarquer dans les pelouses. On n’a pas regardé combien de temps elle nous a coûté, mais ça n’a pas du nous rapporter gros. On arrive au Gerbier de Jonc avec un peu de marge sur la porte, on grimpe le Gerbier en trail aller-retour et on enchaine avec un VTT suivi d’iti qui n’a pas l’air d’avoir trop de déniv. On galère quand même bien sur la première option. Notre crainte étant de louper la balise sauvage (on est des spécialistes). On est à deux doigts de faire demi-tour.
Depuis qu’on a atteint le Gerbier, c’est pluie et Brouillard, ça facilite pas les choses avec le jour tombant. Là encore on perd beaucoup de temps, même si la suite de ce VTT iti se passe bien. On arrive à la première CO au score. Il commence à faire bienn uit. Pour la barrière horaire, on est dans les temps, ça nous rassure. On croise les frites qui s’en vont et n’en ont pris que 2 en 40min. Autrement dit, à 10min de bonus la balise, ils ont rien gagné et même perdu du temps pour la fin. On n’en fait que 2 en 20 min. Pour nous, c’est donc bénéf nul aussi. Et on repart sur la galère du jour. Le VTT au road book avec une visibilité à 2m. Une grosse connerie nous rajoute 3km. Plus loin, on en fait une autre pas mal. Toma n’est plus trop dans la carte. Freddy file toujours trop devant. Et moi je gère le GPS pour la distance, le road book pour les indications et on mettra 2H30 pour faire 20 bornes de VTT sur un circuit sans déniv. Là, c’est la grosse m……..du jour. On arrive à 22H00 à La Chavade. Il reste une C.O. et un trail de 11km. On nous propose de tout bacher mais d’être disqualifiés ou zapper la CO et finir le trail. En 2h, ça passe nous dit-on. Sauf qu’on met 20 min à faire la liasion départ CO/ fin CO en cherchant une éolienne à l’oreille. On comprend vite que la porte de minuit, on va la prendre en pleine gueule et la valise de pénalités avec. On décide donc de rentrer par la route jusqu’à la Croix de Bauzon. On est évidemment repérés par la patrouille et on arrive à minuit 20 au bivouac. On est toujours classés, mais on sera juste devant tous les abandons. Allez au lit dans la tente qui baigne dans l’eau. Ce sera mieux que le gymnase bruyant. Demain, il va faire beau, je le sens.