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PostHeaderIcon Echappée Belle – 85km

Comme pour chaque fin d’été Seb m’a proposé un peu plus tôt dans la saison de nous aligner sur une petite coursette dans les montagnes. Cette année au programme le 85km de l’Echappée Belle, autant dire le petit parcours…Echap3b

Après un été chargé côté boulot en juillet, j’avais tout misé sur 2 semaines de vacances dans les Alpes pour enfiler du D+. Dés le 1er week-end je prends le départ du Val-Cenis Trail 27km. Dans l’absolu c’était une pas mauvaise idée, dans la réalité ce fut pas fameux… Dés les premières bosses je sens que musculairement je suis pas bon, et en haut de la première (et dernière) bosse 1500m plus haut que le départ je choppe des crampes à tous les muscles des guiboles… 5min de perdu pour m’étirer et je repars pas trop mal pour finir en trombe sur les 10km de descente… Malheureusement, les 200m de plat jusqu’à la ligne me seront fatales et les crampes monstrueuses me reviennent.. je passe la ligne en marchant, oups !

Ce qui devait arriver arriva, le lendemain j’ai deux boules à chaque mollet, et le surlendemain aussi, 3 jours après aussi… bref, une semaine sans aucune séance de D+ : ça commence très mal ce stage dénivelé ! Je mise alors tout sur le Trail de Méribel le lundi suivant…

Mais boulette n’arrivant pas seule, alors que mes mollets commencent tout juste à ne plus me faire souffrir, vlà ti pas que l’avant veille de la course je me prends un meuble en voulant me lever en pleine nuit pour aller pisser ! Et paf, dans le muscle du haut de cuisse, je crie comme un c** dans le noir, je sais que c’est raté pour au moins 3 jours…

On est mercredi de la deuxième semaine je peux enfin courir comme il faut. J’enchaîne 3 séances de 1000mD+ histoire de pas avoir l’air de rater mon stage montagne… mais globalement rien de bon pour s’enfiler un ultra la semaine suivante…

7 jours plus tard, on retrouve la famille Tsomba à Arvillard autour d’une bonne binouze. A ce moment-là je ne pense pas finir la course, Sarah veut que je bâche à mi-course pour pas compromettre ma prépa’ Diag et mon mois de septembre : ok coach ! je ferai comme tu dis !

Samedi matin 4h, un petit coup d’auto stop et je rejoins Seb aux 7 Laux. De son côté c’est pas la grande forme ni le gros moral. Une fichue tendinite au TFL lui fait des soucis, il n’en a pas vraiment dormi depuis 2 nuits (et ses collègues de gîte non plus semble-t-il…). Je le sens beaucoup moins confiant qu’à l’accoutumé…

Echap36h30 le départ est donné avec 30′ de retard (l’orga a eu des soucis pour rapatrier tous les abandons du 144km). Il fait déjà 18-20°C, on part en t-shirt manches courtes et au bout de quelques minutes je commence déjà à transpirer comme en pleine journée… Logiquement Seb me lâche facilement dés les premiers kilomètres, je ne suis même plus un diesel mais plutôt une centrale nucléaire, vu le temps de chauffe du bouzin… La première montée se fait dans la masse, on se fera la même réflexion plus tard avec Seb sur le petit rythme qu’il y avait sur cette bosse (1200D+). On sent que la température annoncé et la difficulté du parcours plombent les esprits.

Arrivé au 1er ravito, Seb est déjà là depuis qq minutes en compagnie de son assistante préférée ! Le temps d’une petite photo, et je repars un peu devant lui. Il sait que je n’aime pas m’arrêter aux ravitos et je sais très bien qu’il reviendra très vite sur moi. 500m plus loin c’est fait, et la pente du fameux Col de Moretan commence à s’incliner : celui-là tout le monde en parle depuis le début de course, et oui en effet c’est un beau morceau avec ses 1300mD+ et son passage à 2486m d’alti. Seb et son pote du triathlon partent devant, mon diesel est en surchauffe, je cherche mon rythme et je galère jusqu’au Refuge de l’Oule à 1813m d’alti où un petit café bien serré me tend les bras. Et il n’en fallait pas plus pour que je retrouve le sourire ! Je rejoins Seb au beau milieu d’un amas de roches, un secteur hyper montagnard où il ne fait pas bon courir. Comme depuis quelques années qu’on fait des ultras ensemble je passe le col avec un peu d’avance sur Seb sachant que ses qualités de descendeur lui permettent toujours de recoller par la suite. Mais en haut de celui-ci se dessine un relief inattendu ! Un nêvé d’une centaine de mètres nous oblige à faire de la luge – short ou du telemark pour les plus à l’aise ! Celle-ci est suivi d’une arête caillassée avec une corde en main courante en son centre : la glissade à gauche, la glissade à droite ! Tu as pas le choix, regarde où tu vas !

Et c’est ainsi que, de rochers en rochers, j’arrive doucement (très doucement) au second ravito perdu en pleine pampa (Périoule – 27km 2596D+ / 2229D-). Je n’attend pas Seb très longtemps puisqu’il arrive 5 minutes après. Sachant que derrière il y a encore 400mD- je lui donne rendez-vous pour dans quelques minutes..Echap5

La suite du parcours enchaîne avec l’une des pires difficultés du jour : la montée à Super Collet avec “seulement” 600mD+ mais une montée “dré dans le pentu” à réaliser en pleine canicule, en début d’après-midi et le soleil pile dans l’axe du chemin… La chaleur c’est pas mon truc, ça c’est clair… alors je prends le temps de m’arroser à chaque ruisseau, de tremper les 2 buff que j’ai sous la casquette pour refroidir au max le bonhomme… je fais de la pensée positive à la Freddy : “si tu en chies y en aura toujours pire que toi” ! Et ça passe… Je sais aussi que je vais retrouver les enfants et Sarah, ça motive grave ça !

Ravito de Super Collet, je me change intégralement. Pas besoin de se mettre en mode montagne, la nuit va être chaude. Pas de nouvelles de Seb, j’espère que pour lui tout va bien, je m’étonne tout de même qu’il ne m’ait pas repris… mais dans ma tête la course va s’arrêter dans 20kil à Val Pelouse, je ne me vois pas affronter la fin de course qui est super roulante (façon de parler).

Echap-Seb2C’est parti pour 17kil… bein il faut compter 5h, c’est pas plus compliqué… et c’est long ! Au prochain point ravito on en sera à 53km (4792mD+ / 4513mD-). Les filles nous y attendent avec mes super boys ! C’est à ce moment que je reçois quelques sms de frites qui me disent que je fais une belle course, que je serai bien classé, que des trucs sympas qui font plaisir (même si tu sais très bien que le podium est encore raté pour aujourd’hui ! hi hi )

Arrivé non loin de Val Pelouse, avec le couché de soleil ! Cool, c’est magnifique et ça me booste pour arriver avant la nuit pour la seule raison que j’ai pas envie de m’arrêter pour sortir la frontale. Des petits détails qui me rassurent sur mon état de fatigue. Mentalement je suis bien, je gère tous mes petits morceaux de tracé, de points en points, à l’écoute de tout. C’est bon quand ça se passe bien !
Au ravito, j’annonce à Sarah et Cécile que je vais me poser pour attendre Seb et finir avec lui. La fin du parcours sera plus sympa ainsi. Mais elles me demandent de repartir avant qu’il arrive. Cécile semble vouloir que Seb s’arrête là, elle s’inquiète énormément pour lui surtout depuis ses ennuis du mois de Mai.Echap6
Je repars alors tranquillement sous la pluie et l’orage qui commence à gronder. Je suis pas rassuré, et je prends bizarrement un gros coup de fringale dans la colline juste au-dessus du ravito. Ma banane ne passe pas et je recrache mon pain après m’être à moitié étouffé. Je mets la gore-tex, je m’assois sous la pluie avec le bol de soupe que j’ai emmené. Bizarre comme sensation de s’arrêter juste après un ravito. Je vois la tente éclairée 100m plus bas, je n’ai plus de jus, j’envoie un sms à Sarah pour savoir si Seb y est arrivé avant de repartir en mode “pourquoi tu marches ?”. Quelques mètres plus loin je me fais coincé par l’orage sur l’arête, je suis tout seul (mais je dis bien à Sarah via sms que je suis accompagné, oups…), je pense par deux fois à faire demi-tour quand la foudre s’abat un peu trop près, puis j’aperçois des frontales loin devant. J’accélère (genre je fais comme si je cours, mais non non faut pas rêver…) pour les reprendre et de suite le moral revient. C’est con comme on se sent bien plus fort à plusieurs ! La foudre, pffff, elle est loin, l’orage même plus peur ! Peut pas me crâmer, suis trop rapide !
Arrive enfin la réponse de Sarah qui m’annonce que Seb vient de repartir de Val Pelouse mais qu’il va le faire tranquille… Sentiment bizarre alors de se dire que j’aurai du rester avec lui et faire une belle course d’équipe et me rendre compte en même temps que ce put** de dossard me fait avancer comme un âne… Le sportif est pas bien fini je vous dis !

Viennent alors les deux plus grosses difficultés pour ma pomme : à savoir 30km avec 2000D- = genre du roulant et du long, le truc où il faut savoir courir…
Dans la première descente je me fais reprendre pas deux coureurs “pétard mouillé”, je sais pas pourquoi mais je sais qu’ils vont péter. Le premier courait avec moi et m’a lâché quand il a retrouvé sa copine dans les bois : genre, “regarde chérie je cours aussi vite que toi”. Le second est le copain triathlète à Seb, et là aussi je me dis qu’il se fait fumer les cuisses sur le roulant…

Dernier ravito, je la joue rapido en me servant une soupe dans la gamelle et en repartant illico : je gagne 5 places sur ce coup-là ! Faudra quand même qu’ils m’expliquent la stratégie qui fait qu’ils courent tous entre les ravitos pour s’y arrêter bien plus longtemps… Ce ne sont pourtant pas des aires de repos ! Et si la soupe est chaude et bein tu attends pas qu’elle refroidisse, tu l’embarques avec toi et en marchant tu iras toujours lus vite que le cul sur une chaise ! (ça doit être les symptômes restants de raids avec Freddy et Luc cette façon de penser…)

La fin de course se fait sur une nuage, de celui qui te fait dire que la fin est proche et que le top 50 à serait quand même sympa. Tu t’accroches au top 36 que tu avais noté sur l’édition précédente et qui se faisait en 20h de course…
22h37 de course et je franchis la ligne dans l’indifférence quasi générale de ces arrivées à 3h du mat’ quand les gens normaux dorment d’un sommeil juste. Je secoue la cloche à l’envers (bein ouaih j’ai secoué le quiqouillou) alors que Cécile débarque !
“Tu dors pas toi ?”
“Bein non j’y arrive pas, les voisins d’Arvillard et la salle du village font la fête, on dort rien ! Alors autant être là à attendre mon zozio !”

Quelques longues minutes d’attente après (pour une Cécile morte d’inquiétude), Seb arrive en marchant et en tchatchant avec un grand à lunettes. Ils ont pris leur temps, n’avaient plus le goût ni la force de courir sur cette dernière longue portion. Et jurent déjà qu’on ne les reverraient pas de sitôt dans la caillasse de Belledonne ! Il se voit déjà à Cham’ fin août prochain ! hi hi hi !!!

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